Amour, ce foutu poison


Amour, ce foutu poison

Amour, ce foutu poison

 

Oh toi, mon doux mirage, mon doux néant,
Te voilà encore, brillant et distant.
Je tends la main, mais c’est une farce,
Tu te dérobes, comme toujours, et tu me laisses la crasse.

Amour ? Un mot, une blague amère,
Un mot qu’on brandit comme une fière bannière.
Mais dans tes bras, je vois l’absurde,
Un trou béant, une faille obscure.

Je t’ai voulu, oh oui, je t’ai rêvé,
Comme un idiot jouant au chevalier.
Mais voilà, tu es l’impossible muse,
Le fantasme cruel qui abuse et refuse.

Tu es un feu que l’on ne peut éteindre,
Ni embrasser sans s’y voir étreindre.
Et pourtant, comme un idiot que je suis,
Je brûle encore, encore, jour et nuit.

Va, prends ta couronne d’illusions,
Et laisse-moi ici avec ma dérision.
Je lèverai mon verre à l’amour perdu,
À cette foutue quête qui m’a vaincu.

Car aimer, c’est un luxe pour les fous,
Un sport pour ceux qui n’ont rien d’autre, c’est tout.
Moi ? Je reste là, sarcastique et amer,
Un héros déchu, mais qui au moins sait se taire.